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mardi 29 septembre 2009

Ils veulent privatiser la poste !

Le 3 octobre 2009, une votation aura lieu près de chez vous, sur les marchés, devant les bureaux de Poste ou devant les mairies.
Malgré l’opposition des 2/3 des français, le gouvernement tente de passer en force. Le projet de loi déposé au mois de juillet sera examiné au pas de charge par les 2 assemblées à l’automne.
Conscient de l’impopularité de cette décision, le gouvernement a décidé d’utiliser la procédure simplifiée de la lecture unique pour éviter tout débat.

Ainsi, après France Télécom, Edf,
Gdf qui ne devait jamais être privatisée 
(selon les propres paroles de Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’économie),
c’est à cette puissante institution qu’est La Poste, présente sur tout le territoire, que s’attaquent les lobbies du « tout privé » et de la concurrence à outrance.

Ce ne sont pas les directives de Bruxelles, ni les « nécessaires modernisations » de l’entreprise qui obligent La Poste à ouvrir son capital en vue de sa privatisation.

NON… ce sont l’appétit des lobbies, la volonté de faire du fric et de participer au grand monopoly des rachats d’entreprises postales européennes et des fusions entre banques qui sont derrière toutes ces manœuvres.
Les différentes filiales créées par La Poste lui ont déjà permis de s’inviter au grand jeu de la bourse.
Toute nouvelle dans le joyeux monde de la finance, La Banque Postale créée en 2006 n’a perdu « que » 60 millions d’euros dans la faillite de Lehman Brothers avec la crise de 2008!

Les exemples européens de privatisation de La Poste sont éloquents… et inquiétants !

En Suède

La poste est transformée en Sarl en 1994.
Elle conserve 90% de parts de marché (c’est donc ça la concurrence?)
Le prix du timbre bat tous les records (90% de hausse en 10 ans de 1993 à 2003)
1/3 des emplois supprimés
Passage de 2000 à 500 agences


Au Royaume-Uni


Privatisée en 1999 par Tony Blair

L’échec est tel qu’elle doit être re-nationalisée en catastrophe avec une perte évaluée à 1,5 milliards de livres, payée par le contribuable.

La réorganisation entamée en 2006 a conduit à la fermeture de 2500 bureaux, une réduction massive de l’emploi.

Aux Pays-Bas

Transformée en 1989 en société anonyme

Fusionne avec le groupe australien TNT en 1996

L’entreprise est connue pour faire travailler les enfants dans le portage et la publicité non adressée

TNT envisage de supprimer entre 11 000 et 13 000 emplois (sur 59 000) dans les années qui viennent.

70% de la main-d’œuvre travaille à temps partiel et il ne subsiste que 500 à 800 vrais bureaux contre 1300 points de vente!

Les postes européennes…

- tentent de supprimer la distribution du courrier en zone rurale (c’est le cas de Correos, en Espagne)
tentent de réduire la distribution du courrier à 5 jours au lieu de 6 actuellement
tentent d’augmenter le délai d’acheminement sans changer le prix du timbre
elles poursuivent leurs fermetures de bureaux
suppriment des milliers d’emplois, 300 000 dans l’union européenne, 10 000 par an en France (52 000 depuis 2002)

Alors, pourquoi privatiser et renouveler les erreurs commises dans les autres pays ?
Pourquoi casser ce qui marche (La Poste a fait 650 millions de bénéfices en 2008, 1 milliard en 2007)?
Pourquoi briser le lien social qu’elle apporte sur le territoire ?
Qu’en sera t-il de la péréquation tarifaire (un même tarif quel que soit la destination en France et dans les DOM)?
Les suppressions de milliers d’emplois sont elles inéluctables?

La privatisation, un passage obligé ?

La concurrence ne fait pas baisser les prix
et n’améliore pas la qualité des services.

Le prix des autoroutes françaises ne cesse d’augmenter alors qu’elles sont amorties depuis des années. Conçues pour améliorer la sécurité routière, elles sont de plus en plus délaissées par les catégories sociales les moins fortunées.
Edf, dont les prix sont, de l’aveu de son Pdg, 40% moins chers que dans les autres pays européens, demande la possibilité d’augmenter ses tarifs de 20% en 3 ans. Pourquoi ?
Dans les télécommunications, les ententes illicites et illégales entre les opérateurs empêchent la baisse des tarifs. Il s’agit simplement de se partager le gâteau.

La privatisation du rail en Grande-Bretagne a engendré une augmentation des tarifs doublée d’une augmentation catastrophique des accidents ferroviaires dans les années 90 due au défaut d’entretien des installations par l’entreprise privée.

En France, de plus en plus de communes re-nationalisent la distribution de l’eau : les régies municipales proposent des prix plus bas que les entreprises privées, contraintes de dégager des marges plus importantes pour satisfaire les actionnaires.

Pour La Poste

Le seul paiement par l’état de sa dette envers La Poste (présence postale, accessibilité bancaire, transport et distribution de la presse..) suffirait à couvrir sa modernisation.
La privatisation n’est pas inéluctable et, contrairement à ce qui est dit, Bruxelles n’en fait pas un passage incontournable.
Mais il faut bien chercher un bouc-émissaire!

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