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lundi 13 février 2012

Élections à la basse-cour, une fable politique de circonstance pour 2012 (la poésie du jour)


  Voilà plus de quatre ans qu’un coq en rien gaulois
  Gouvernait sans partage et imposait sa loi.
  Nombre de volatiles n’osaient le contredire
  Bien qu’il fût bas sur pattes, c’est le moins qu’on puisse dire.
  D’origine hongroise, ce coq trop agité
  Ne laissait à personne le soin de décider.
  Oui mais dans quelques mois il faudrait bien choisir
  Un chef pour la basse-cour. Qui allait-on élire ?
  « On ne veut plus du coq, il nous a affamés
  Gardant le blé pour lui et pour tous ses poulets »
  Disaient les pensionnaires de notre basse-cour.
  « Voyons un peu pour qui voter au premier tour.»
  Trouver un prétendant n’était pas chose aisée,
  On le voulait plus grand, pas trop mou et racé.
  Une faisane royale aux dernières élections
  Avait perdu des plumes dans cette confrontation,
  D’ailleurs perdu aussi la confiance de ses potes
  Qui cherchaient quelqu’un d’autre pour battre le despote.
  Un jars avait la côte, vieux mâle grisonnant ;
  Dominer et niquer, tel était son passe-temps.
  Partout, dans chaque recoin, on le voyait le soir
  Sauter toutes les oies, qu’elles soient blanches ou noires.
  « Pas question de le prendre, il pense trop à la chose.
  Qu’il aille se faire soigner, que nos oies se reposent »
  Clamait un fier dindon venu droit de Hollande
  Qui jurait d’exaucer jusqu’aux moindres demandes.
  Il avait réussi à se débarrasser
  D’une grosse dinde chti qui voulait s’imposer
  En cherchant le soutien des poules et des faisanes
  Par l’interdit des œufs de plus de trente-cinq grammes.
  Ce Dindon courtisait une cane colvert.
  Migratrice, elle venait d’un pays où l’hiver
  Est plus rude qu’en France et pour son grand bonheur
  Avait mis hors combat un pigeon voyageur.
  Au demeurant jolie, elle jugeait qu’il fallait
  Pour pouvoir l’emporter promettre aux poulets
  Nourriture plus saine, une vie plus aisée,
  Maïs sans OGM et blé labellisé.
  Le Dindon disait oui mais en réalité
  C’était juste pour lui prendre les voix qu’il convoitait.
  Et pour tout perturber, voila qu’un vieux poulet
  Qui avait trépassé, était ressuscité.
  Prétextant qu’il avait ainsi côtoyé Dieu,
  La place de dirigeant, il appelait de ses vœux.
  Ajoutez à ceux là une sorte de poule d’eau,
  Une espèce marine qui parlait fort et haut
  Et voulait Allah porte de son beau poulailler
  Mettre ces poules cou nu qui avaient immigré.
« Elles viennent nous envahir et manger notre blé
  Si on les laisse faire, nos cous elles vont plumer.
  Renvoyons les chez elles à coups de pieds aux cul(e)s, !»
  Tels étaient les propos de notre gallinule.
  Il y en aura bien d’autres d’ici les élections,
  Candidats qui voudront susciter des passions,
  Des paons et des canards essayant de faire croire
  Que dans la basse-cour il faut reprendre espoir,
  Que le bonheur est là, juste à portée de patte.

  Vous y croyez vraiment ?
Mais que vous êtes tartes !

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